top of page

La théorie des quatre humeurs, partie 1 : 10 grands fondateurs à la médecine ancienne

Dernière mise à jour : 21 mars


Le philosophe grec, Hippocrate, a une barbe courte et grise et porte un long vêtement gris.

 

Chères âmes curieuses et créatives, soyez les bienvenues.


Aujourd’hui, nous allons parler de médecine ancienne en Europe, en particulier de la théorie des quatre humeurs et ses origines. En effet, notre science médicale moderne est le fruit d’une longue évolution de la pensée humaine. Où en était alors la science médicale durant l'Antiquité et le Moyen Âge en Europe ?


Lorsque j'écrivais les scénarios pour mon premier roman historique, Frère Bruno et le bouclier de la foi, tome I, j'ai essayé de rester fidèle à la culture de l'époque médiévale, et j'ai dû trouver la réponse à plusieurs questions qui m'habitaient :


Si mes personnages se blessaient ou tombaient malades, à quoi ressemblerait la pratique médicale de l'époque ?


Cette question m'a bientôt incité à me demander :


Qu'est-ce que la théorie des quatre humeurs ?


Et enfin, mais avant tout :


D'où proviennent les concepts de cette pratique et à QUI peut-on les attribuer ?


C'est à cette dernière question que nous allons nous intéresser aujourd'hui.


Quatre fioles représentant les quatre humeurs : bile noire, bile jaune, flegme, sang.

 

Depuis la Grèce Antique jusqu’au début de l’âge moderne, la théorie des quatre humeurs essaie de saisir la nature de l’humanité et son emplacement au sein de l’Univers. Cette ancienne théorie, aujourd’hui remplacée par la science médicale moderne, a façonné la médecine pendant quasiment deux millénaires.


La théorie des quatre humeurs, qui fait souvent contraste avec les notions de notre époque moderne, a néanmoins laissé un nombre de traces sur notre société. Elle a influencé notre langage, notre culture, notre littérature, et bien sûr, notre approche médicale.


Le philosophe grec, Hippocrate, portant un long vêtement gris.

On attribue généralement la théorie des humeurs au fameux philosophe et médecin de la Grèce antique, Hippocrate.


Sa théorie propose que les fonctions du corps et de l’esprit soient liées aux quatre éléments principaux de l’Univers.

( air, terre, eau, feu )


Mais Hippocrate s’est lui-même appuyé sur des principes déjà établis à son époque. Qui étaient alors ses prédécesseurs qui l’ont inspiré ? Et qui ont été ses successeurs qui ont appuyé et développé cette théorie pour en faire une pratique médicale au fil des siècles? C’est ce que nous allons découvrir aujourd’hui.


En inspectant la contribution des grands penseurs grecs de l’Histoire qui ont établi les principes de cette théorie, nous découvrirons plusieurs concepts qui reflètent la perspective des gens de l’Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance.


Sans plus tarder, plongeons dans la Grèce antique.


Logo P.J. Bonnet : canari jaune dans un anneau turquoise.

 

La théorie des quatre humeurs et les pionniers de la médecine ancienne en Europe :


Les grands penseurs de la Grèce antique n’étaient pas seulement des philosophes, mais aussi des hommes de science : astrologues, mathématiciens et, entre autres, médecins. On les appelait les philosophes présocratiques ou présocratiques, voire ceux qui ont précédé Socrate.


Plusieurs de ces grands penseurs désiraient trouver la réponse à cette question :


«  De QUOI est composé l’Univers ? »


 

I.

THALÈS de Milet

( 625-548 avant J.-C. )

Le philosophe grec, Thalès de Milet, torse nu, avec une barbe brune et grisâtre.

Thalès de Milet est l’un des premiers philosophes « scientifiques ». Il est aujourd’hui reconnu comme étant l’un de sept sages de la Grèce antique. Il naît en Asie Mineure dans la ville méditerranéenne de Milet, aujourd’hui au sud de la Turquie.


Thalès est un étudiant polyvalent. Il voyage en Égypte et, devant la pyramide de Gizeh, il devine sa hauteur en découvrant le théorème de Thalès, une formule que nous avons sûrement déjà étudiée dans nos cours de mathématiques.


Thalès revient à Milet avec de nouvelles notions en astronomie, en physique et en géométrie. Le Milésien tente alors de réconcilier ces connaissances avec un concept qui existe déjà en Grèce antique : l’Univers.


Il fonde une école de philosophie à Milet, l’école milésienne, qui s’intéresse aux choses de la nature, dont le Cosmos, les phases de la Lune, les éclipses et diverses sciences physiques. On appelle cette nouvelle science « la philosophie de la nature », un sujet qui ressemble aujourd’hui à la science physique.


À l’époque, les mots « physique » et « nature » étaient interchangeables. Pour mieux comprendre l’étymologie, comparons le mot « nature » en latin et en grec et nous comprendrons :

« Nature » en grec : « Phusikê »

« Nature » en latin : « Phusis »


Ainsi, la philosophie de la nature de Thalès s’intéresse aux sciences physiques de l’Univers, mais en excluant toute création artificielle ( outils, machinerie ).


La philosophie de la nature de Thalès s’éloigne de la transmission orale pour se rapprocher de l’écriture, elle abandonne les croyances mythologiques pour s’appuyer sur la logique, et ainsi, de remplacer le « mythos » par le « logos ».


Thalès est à la recherche d’une force divine qui anime toute matière et la modifie. Il s’intéresse particulièrement aux cycles de l’eau et déduit que c’est l’eau, l’élément primordial qui est à la base de toute chose et que l’eau pourrait se transformer dans tous les éléments.


Thalès n’était pas seulement un philosophe et un scientifique, mais aussi un homme actif dans la communauté de Milet. La preuve : il meurt de déshydratation à un âge avancé, lors d’une compétition de gymnastique.


 

II.

ANAXIMANDRE de Milet

( 610-546 av. J.-C. )

Le philosophe grec, Anaximandre de Milet, avec une barbe courte et blanche et portant un vêtement gris.

Anaximandre est un philosophe et scientifique né à Milet. Il est dit être l’étudiant de Thalès de Milet et son successeur dans l’école milésienne.


Anaximandre aurait été l’enseignant d’Anaximène et de Pythagore. Oui, Pythagore, le supposé découvreur du fameux théorème de Pythagore qu’il fallait apprendre à l’école. Vous vous en souvenez ?


Anaximandre, comme son prédécesseur Thalès, réfléchit à la Création de l’Univers. Mais contrairement à ce dernier, Anaximandre propose que ce ne soit pas un élément matériel, mais une force abstraite, l’Apeiron ( l’infini ou l’indéterminé ) qui est l’élément primordial à la base de toute chose.


Il cherche à comprendre et quantifier les mécaniques du monde. Il crée alors une carte du monde et aurait supposément prédit un séisme. Comme Thalès, Anaximandre est l’un des premiers philosophes qui essaient d’expliquer l’Univers par l’écriture et les sciences physiques plutôt que par la mythologie. Anaximandre est dit être << le premier des Grecs connus à publier un ouvrage écrit sur la nature >>.


Très peu des écrits d’Anaximandre existent toujours aujourd’hui. Mais deux centenaires après sa mort, le grand philosophe et polymathe Aristote s’appuiera sur les écritures d’Anaximandre pour formuler ses propres idées.


En effet, Anaximandre a laissé sa trace sur la Terre, mais aussi sur la Lune : un cratère lunaire porte aujourd’hui son nom. On peut apercevoir le cratère d’Anaximandre en haut, à gauche, soit dans le nord-ouest de la face visible de la Lune.


 

III.

ANAXIMÈNE de Milet

( ? - 528 av. J.-C. )

Le philosophe grec, Anaximène de Milet, avec des cheveux et une barbe brune, portant un long habit gris.

Anaximène est un astronome et philosophe grec. Né à Milet, il est le dernier maître de l’école milésienne. Anaximène est l’élève d’Anaximandre et son successeur.


Anaximène s’intéresse en particulier à la position des étoiles, du Soleil et de la Lune. Les écrits d’Anaximène sont en grande part perdus, mais il nous reste deux lettres qu’il a écrites à Pythagore, où il aurait écrit des idées dignes d’un philosophe scientifique de son époque :


« De quelle mentalité puis-je faire preuve pour mobiliser mon attention au secret des étoiles quand j'ai toujours la mort ou l'esclavage devant mes yeux ? » 


« Notre âme, qui est de l’air, nous maintient. De même, le souffle, ou l’air, enveloppe le monde dans sa totalité. »


Anaximène est à la recherche, comme tous les philosophes de la nature, de l'origine et de la structure de l'Univers. Il se distingue en affirmant que c’est l’air, l’élément principal qui est à la base de toute chose.


Il y ajoute ce principe révolutionnaire :


« Le chaud et le froid s’expliquent par la condensation de l’air »


Anaximène est le premier philosophe scientifique à expliquer le processus de transformation d’un élément à un autre. Voici sa théorie :


L’air est à l’origine de toute chose, car lorsque l’air est dilaté, il se transforme en feu. Lorsque l’air est compressé, il se transforme en vent, en nuages et en eau. L’eau, lorsqu’elle est compressée à son tour, devient la terre, et lorsqu’elle est compressée à l’extrême, se transforme en pierre.


Cette nouvelle étude de la transformation des éléments deviendra, quelques siècles plus tard, le concept alchimique qu’on appelle transmutation. Mais ne nous aventurons pas encore dans l'alchimie, car c'est un sujet que nous aborderons un autre jour...


 

IV.

HÉRACLITE d’Éphèse

( vers 500 av. J.-C. )

Le philosophe grec, Héraclite d'Éprèse, avec une barbe brune et recouvert d'une cape capuchonnée grise.

Héraclite était un philosophe grec, né à Éphèse. Il ne fait pas partie de l’école milésienne, mais ses théories contribuent néanmoins au développement de la philosophie de la nature.


De nature solitaire et reconnu pour son caractère irritable, Héraclite était souvent représenté avec une expression maussade et une larme sur sa joue.


Héraclite propose que l’élément primordial de l’Univers est le feu.


D’après Héraclite, l’Univers est composé d’opposés qui sont en changement constant. C’est le feu qui représente cette impermanence transformatrice, car c’est le feu qui unifie et qui divise.


Héraclite approfondit sur les concepts des opposés et de l’impermanence de l’Univers. Voici quelques-unes des citations qu’il nous a laissées :


Sur les opposés :

« La contrariété est avantageuse » « La plus belle harmonie naît des différences »


Sur l'impermanence :

« Tout passe » « Toutes choses naissent de la discorde »


Et, en parlant d’impermanence, pourquoi, d’après vous, Héraclite aurait dit :


« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve » ?


 

V.

EMPÉDOCLE

( 495-435 av. J.-C. )

Le philosophe et médecin grec, Empédocle, avec une longue barbe brune et portant un capuchon et long vêtement gris.

Empédocle est l'un philosophe et médecin grec des plus excentriques. De caractère sérieux et d’apparence intimidante, on disait qu’il s’habillait de tissus dispendieux et maintenait une expression neutre et majestueuse en tout temps.


Empédocle est l’auteur de documents médicaux, aujourd’hui perdus, et d’un grand ouvrage de philosophie sur la gnose alimentaire nommé << Sur la nature >>. À ne pas confondre avec le texte hippocratique << Sur la nature de l'homme >>, dont nous parlerons plus tard.


Contrairement à Héraclite et sa théorie sur l’impermanence de l’Univers, Empédocle théorise que tout est permanent. Il dit qu'il n'y a ni création à partir du néant ni destruction absolue, que toute naissance et toute mort ne sont que la combinaison ou la désunion des éléments primordiaux.


C’est Empédocle qui fonde la fameuse théorie des quatre éléments. Celle-ci explique que l’Univers est composé d’une combinaison de quatre éléments primordiaux :

  • l’air

  • le feu

  • la terre

  • l’eau


Empédocle ajoute aussi à sa théorie le rôle des quatre qualités :

  • chaud

  • froid

  • humide

  • sec


...et quatre couleurs de base :

  • blanc

  • rouge

  • noir

  • jaune


Il commence déjà à avoir plusieurs groupes de << quatre >>...

Mais, en fait, il en aura d'autres...


Finalement, Empédocle ajoute un concept unique à sa théorie : que c’est par l’amour ou la haine que se combinent ces éléments primordiaux : l’amour unit et la haine divise.


De grande renommée, Empédocle attirait les foules et était parfois considéré par ses contemporains comme un magicien ou même un dieu.


En effet, plusieurs rumeurs sont racontées sur ce dernier : il aurait guéri des malades par un simple toucher et, avant de disparaître de ce monde, se serait lancé dans l’ouverture d’un volcan pour, supposément, y trouver l’immortalité...

Quelle… profondeur !


 

VI.

DÉMOCRITE d'Abdère

( vers 460-370 av. J.-C. )

Le philosophe grec, Démocrite d'Abdère, avec une barbe grisâtre, pointe du doigt vers le ciel, la bouche ouverte, portant un habit brun et grisâtre.

Démocrite est un philosophe grec hors norme. Il vit à l'extérieur d'Abdère dans la solitude et la simplicité, à l’écart du monde.


Souvent décrit par son rire intense rire et son sourire, le peuple d'Abdère le prend pour un fou et lui envoie le fameux médecin Hippocrate pour l’examiner. Mais Hippocrate, impressionné par la philosophie de Démocrite et, ne le diagnostiquant qu'avec une disposition à rire, dit de lui :

<< Un sage parmi les sages >>


Démocrite est ainsi surnommé

<< le philosophe rieur >>



Démocrite se base sur ces concepts déjà établis par ses prédécesseurs :


Les quatre éléments :  terre, air, feu, eau


Le macrocosme : L’Univers entier, l’ensemble de la Création animée et inanimée.


Le microcosme : Une petite part de l’Univers, qui, dans sa nature, est une forme miniature de l’Univers. L’humanité, qui est un microcosme, est une petite réplique de l’Univers, le macrocosme. Suivant cette approche, on cherche à comprendre l’Univers pour pouvoir se comprendre soi-même, ou vice-versa.


Prenant le microcosme et le macrocosme en considération, Démocrite formule :


  • la théorie des atomes : Des unités matérielles en motion constante qui sont à la base des quatre éléments de l’Univers ( eau, terre, feu, air ).


Démocrite dit que ces << atomes >>, qui sont à la base de toute chose, sont des éléments purement matériels. Ainsi, on dit que Démocrite est l’un des premiers << matérialistes >>.


Il y décrit les atomes somatiques, qui constituent les quatre éléments de l’Univers, et les atomes psychiques, qui constituent les choses plus subtiles, comme l’âme humaine. Et, d’après lui, l’âme, qui est matérielle, ne survit pas à la mort du corps.


Démocrite n’est pas sûr que les dieux existent, car s’ils existaient, ils seraient eux aussi constitués d’atomes, mais si c’était le cas, nous pourrions les voir de nos propres yeux. Démocrite n’est pas un athée, car ce concept d'athéisme n’existe pas encore en Grèce antique, mais il est en quelque sorte agnostique, car il ne peut pas se prononcer sur l’existence des dieux. Il met alors le divin de côté et met l’accent sur l’être humain.


Il est dit que Démocrite visitait souvent les tombes pour reconnaître sa propre mortalité et d'en rire, car pour lui, la mort est la fin de tout. Il désire alors trouver la meilleure façon pour vivre une vie heureuse et satisfaisante. Son objectif : trouver la tranquillité de l’âme, la sérénité joyeuse et la modération des désirs, car l’homme heureux ne se plaint pas de ce qu’il n’a pas, mais il se réjouit de ce qu’il a.


Démocrite est l’un des premiers philosophes à s’intéresser à la morale. Sa quête pour la satisfaction, son amour pour les échanges et pour l’apprentissage font de lui un philosophe comparable aux Épicuriens et Hédonistes, philosophes à la recherche du bonheur.


Nous ne connaissons pas exactement les dates de mort ou de naissance de Démocrite, mais il est dit qu'il a vécu plus de cent ans !


Quel était son secret de longévité ? Était-il choyé par les dieux auxquels il ne croyait pas vraiment ? Avait-il offensé et repoussé la mort en se moquant d'elle ? Ou serait-ce grâce à sa philosophie joyeuse, son rire et son sourire ?


 

VII.

HIPPOCRATE de Cos

( vers 460-377 av. J.-C. )

Le philosophe grec, Hippocrate, a une barbe courte et grise et porte un long vêtement gris.

Hippocrate, le fondateur de la théorie des humeurs, est un philosophe et un médecin grec. Il nait sur l'île de Cos en Grèce. Il est le fils d'Héraclide, prêtre et, selon la tradition familiale, descendant d'Asclépios, dieu de la guérison.


Hippocrate fonde à Cos, avec ses adeptes, l'école hippocratique, école qui s'intéresse principalement à la médecine pour en faire une science distincte de celle de la philosophie. Quoique philosophe respecté, Hippocrate est aujourd'hui reconnu comme le << père de la médecine >>.


Dans certains pays, les étudiant(e)s en médecine moderne ont retenu la tradition de prononcer le fameux serment d'Hippocrate, serment qui promet de ne pas faire de mal aux patients.


Hippocrate prescrit un régime alimentaire aux malades et se base sur plusieurs des concepts de ses prédécesseurs pour formuler la fameuse théorie des quatre humeurs, qu'on retrouve dans l'œuvre médicale << Sur la nature de l'homme >>.


Il y est écrit que la santé du corps repose sur l'équilibre entre les quatre liquides corporels correspondant aux quatre éléments primordiaux :


air : sang

feu : bile jaune

terre : bile noire

eau : flegme


S'y ajoutent aussi les quatre organes principaux, les quatre saisons ainsi que les quatre âges de la vie :


air :

sang

cœur

printemps

enfance


feu :

bile jaune

foie

été

adolescence


terre :

bile noire

rate

automne

âge mature


eau :

flegme

cerveau

hiver

vieillesse


Enfin, remarquant que les manques ou les excès dans les fluides corporels affectent aussi les émotions et le comportement, Hippocrate développe un genre de test de la personnalité en attribuant aux quatre humeurs un concept révolutionnaire, les quatre tempéraments :


Les quatre tempéraments de l'homme, selon l'ancienne théorie des quatre humeurs : mélancolique en noir, sanguin en rouge, flegmatique en bleu, colérique en jaune.
  • Sang : tempérament sanguin ( jovial, social, intense )

  • Bile jaune : tempérament colérique ( brave, dominateur, agressif )

  • Bile noire : tempérament mélancolique ( empathique, réservé, anxieux )

  • Flegme : tempérament flegmatique ( calme, réfléchi, indifférent )


En prescrivant à ses patients des aliments, des conditions climatiques et des exercices spécifiques, Hippocrate cherche à restaurer un équilibre parfait dans les quatre humeurs du corps pour y rétablir l'harmonie, et en ce, la santé. Cette théorie médicale lie intimement l'homme à l'Univers, soit le microcosme de l'homme au sein du macrocosme de l'Univers,


La théorie des quatre humeurs d'Hippocrate, quoiqu'imparfaite, dominera la pratique médicale jusqu'au 18e siècle, d'où nous retenons encore des échos aujourd'hui.


Quant à sa théorie des quatre tempéraments...

pourrait-on dire que c'était l'un des << premiers >> tests de la personnalité ?


D'après vous, lequel de ces quatre tempéraments vous représente le plus ?


 

VIII.

POLYBE de Cos

( vers 400 av. J.-C. )

Le philosophe greg, Polybe de Cos, appuyé sur un épais livre, a une longue barbe blanche, un voile sombre sur la tête et porte un long vêtement de la même couleur.

Polybe de Cos est un philosophe et scientifique grec. À ne pas le confondre avec l’historien grec Polybe.


Son lieu natal, l'île de Cos, est un centre médical important dans la Grèce antique. On y retrouve l'Asclépiéion de Cos, un sanctuaire dédié au dieu de la guérison, Asclépios. Plusieurs Grecs et Romains de renommée visiteront ce lieu au fil des siècles pour y retrouver leur santé.


Polybe de Cos était le disciple et le gendre d’Hippocrate ainsi que le fondateur de l’école dogmatique en médecine.


La plupart des écritures de Polybe de Cos ont été perdues, mais certains historiens lui attribuent l’œuvre << Sur la nature de l'homme >>, qui présente la théorie des quatre humeurs d'Hippocrate.


Polybe de Cos favorise l'écriture en ce qui concerne l'enseignement des sciences, qui, à l'époque, se faisait principalement par la parole. C'est en grande partie par ses précieux écrits dans le corpus hippocratique que la théorie des quatre humeurs a été transmise aux successeurs d’Hippocrate et a pu continuer son évolution au travers des siècles.


Une plume de copiste médiéval écrit des notes sur une feuille de parchemin.

Et voilà pourquoi il est essentiel d'écrire !

Ai-je besoin de vous le dire ? Oui, même vos journaux personnels et vos calepins de notes retiennent sûrement des petits trésors dignes d'éventuellement inspirer l'Histoire. Je le crois !




 

IX.

ARISTOTE

( 384-322 av. J.-C. )

Le philosophe grec, Aristote, a une barbe brune courte, des cheveux bruns et porte un long vêtement gris.

Aristote naît dans une famille aristocratique à Stagire, en Grèce. Son père Nicomaque est médecin et ami du roi de Macédoine.


Par << amour pour la sagesse>>, Aristote est philosophe, mais aussi polymathe, c'est à dire qui s'intéresse à tous les sujets de l'époque afin d'aborder divers problèmes.


En 348 av. J.-C., sa ville Stagire est prise et détruite par le roi de Macédoine, Philippe II. Mais le roi, désirant honorer Aristote, qui avait été l'instructeur de son fils Alexandre le Grand, fait reconstruire la ville.


Aristote apporte une grande contribution intellectuelle en zoologie et en éthologie, science qui observe le comportement des animaux et des humains dans leur environnement.


Il formule plusieurs observations sur la nature, en particulier sur les plantes et les animaux et se dévoue à leur classification. Il documente et classe plus de 500 espèces animales et en fait la dissection d’une cinquantaine.


Suivant cette approche, son étudiant, Théophraste, écrit << Historia plantarium >>, une œuvre de botanique essentielle qui sera retranscrite, illustrée et utilisée par les médecins et les botanistes d'Europe au travers du Moyen Âge.


Aristote croyait que les animaux étaient organisés selon une échelle croissante qui partait des plantes pour atteindre sa perfection avec l'homme : la scala naturae ou

<< la grande chaîne du vivant >>.


Aristote appuie la théorie des quatre humeurs et y ajoute

les quatre combinaisons possibles des quatre qualités :


  • Bile jaune : qualités chaud et sec


  • Bile noire : qualités froid et sec


  • Sang : qualités chaud et humide


  • Flegme : qualités froid et humide


Contrairement aux Égyptiens, Aristote propose que l'emplacement de l'âme n'est pas le cerveau, mais le cœur.


Aristote est l'un des plus grands penseurs de l'Antiquité occidentale. Mais certains de ses biographes disent qu'il avait un certain sens de l'humour et qu'il s'exprimait soit avec difficulté, soit en bégayant, soit avec un cheveu sur la langue...


Voilà une bonne leçon qui nous apprend que l'essentiel est parfois dissimulé, et en ce, de ne pas toujours se fier aux apparences!


 

X.

CLAUDE GALIEN

( 129-201 )

Le médecin grec, Claude Galien, a une barbe brune, porte un capuchon gris et un long vêtement de la même couleur.

Claude Galien naît en 129 à Pergame, cité romaine en Asie Mineure. Intéressé à la philosophie et la médecine, il s'instruit, dès un jeune âge, suivant les enseignements d'Hippocrate et d'Aristote, puis quitte Pergame pour étudier la médecine en Égypte.


Il voyage sur la côte méditerranéenne pendant une douzaine d'années

à la recherche des meilleurs médecins pour apprendre d'eux. Philosophe, biologiste, pharmacien et chirurgien, sa pratique médicale se fonde grandement sur la théorie des quatre humeurs d'Hippocrate.


La dissection des cadavres humains étant interdite par la loi romaine, Claude Galien étudie l'anatomie des animaux. Après son retour à Pergame, il devient chirurgien pour les gladiateurs, d'où il acquiert de rares connaissances sur l'anatomie humaine, car les plaies ouvertes des blessés sont pour lui des << fenêtres sur le corps >>.


Galien incorpore dans sa pratique médicale un processus de diagnostic et une série de traitements alimentaires, climatiques, et physiques ( que nous visiterons dans le prochain article ) puis observe attentivement ses résultats tout en documentant ses découvertes par écrit.


Ayant au cours de sa carrière obtenu une grande renommée, Claude Galien devient le médecin personnel de l'empereur Marc Aurèle et ensuite de ses deux successeurs, Commode et Septième Sévère.


La théorie humorale n'est plus reconnue par la science médicale d'aujourd'hui, mais la vaste collection des écrits médicaux de Claude Galien deviendra un pilier intellectuel sur lequel s'appuiera la médecine européenne durant l'Antiquité, le Moyen Âge et la Renaissance.


 

Quatre fioles représentant les quatre humeurs : bile noire, bile jaune, flegme, sang.

Avec lequel de ces fascinants personnages auriez-vous aimé prendre un café, une promenade ou... un rendez-vous médical ?


J'aurais moi-même de la difficulté à choisir...

Mais laissez-moi vous partager mes propres sentiments :


  • J'aurais certainement voulu prendre un café avec Aristote.


  • Peut-être aurais-je aimé avoir eu Thalès de Milet comme mentor scolaire ( ou entraîneur sportif ) ?

  • Si j'avais été dompteur de lion, peut-être aurais-je fait appel au chirurgien Claude Galien ?

  • Et si j'avais pu convaincre Empédocle de ne pas se jeter dans un volcan...


  • Mais à vrai dire, si j'avais été scribe dans l'Antiquité... je pense que la visite du respectable médecin Hippocrate chez le présumé fou Démocrite aurait sans doute été une scène exquise à documenter !


 


Quatre cercles illustrant les quatre humeurs et leurs qualités respectives, selon la théorie des quatre humeurs.

Étant une âme curieuse, je me réjouis de connaître ces grands penseurs, car cela me dépeint tout un portrait de l’époque antique en Europe, et, ce faisant, m’aide à apprécier l’Histoire, son progrès et la merveille qu’est l’humanité.


Et, étant une âme créative, comprendre cette ancienne science médicale m’a aidé à enrichir les scénarios, les dialogues et les personnages dans mes propres histoires. Oui ! Ça embellit le vocabulaire et le style !


J’espère que vous aussi y avez découvert, de votre propre façon, quelque chose d’inspirant à retenir ! C'est à suivre...


À bientôt,

P.J. Bonnet

Logo P.J. Bonnet : canari jaune dans un anneau turquoise.

 

Cliquez ici pour retourner au Blog.

Venez Ici, pour vous inscrire à mon infolettre et recevoir un téléchargement gratuit.

Commentaires


bottom of page
Politique de confidentialité Politique relative aux Cookies Conditions Générales